L'amour? Mais c'est le très simple. Ne s'agit-il pas de ce qui, manquant, laisse le coeur de chacun sans repos? De ce qui est au coeur de «la religion d'amour»? «Si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien»… Et pourtant, le très complexe. Car l'amour est meurtri et défiguré, non seulement par le dehors mais par sa vie même. Des maladies de l'amour et de leurs logiques infernales, M.B. met à nu les racines pour découvrir l'en-bas qui, secrètement, les porte et peut tout aussi bien inoculer le meurtre dans les voies diverses qui prétendent être guérison de l'amour. Il faut aller au-delà des choses établies, pour retrouver l'amour au principe, constituant de la genèse de l'homme. Au commencement, ce n'est pas le moi, puis les autres ensuite. Au commencement est la communion. Hors de cela, on est déjà dans la concurrence et ce qui s'ensuit.
Cet amour qui porte le tout de l'humain peut être dit inconditionnel ou absolu. Indemne du meurtre et sans complicité, il peut tout traverser, tout reprendre. Mais pas par magie ou incantation. Il doit descendre dans l'inextricable de nos amours. Petite voie, comme dit Thérèse de Lisieux. Qu'est-il en effet dans les bruits et les fureurs de ce monde? Et pourtant, glaive qui retranche jusqu'à la racine ce qui est mort et mensonge, pour que vienne la vérité vivante de l'amour. Mais encore une fois, hors de toute idéologie, hors de la prétention à produire l'homme. - H. Thomas, O.S.B.