Il y aura des prêtres quand les chrétiens seront chrétiens. Pour
l'A., dominicain, responsable de la formation de jeunes membres de
son ordre, la crise actuelle n'est pas une crise des vocations mais
une crise de la foi, d'une foi qui a subi une double réduction:
rationaliste dans les années 60-70, sentimentale dans les années
80-90. Il en énumère avec verve quelques manifestations: la
sécularisation des congrégations religieuses dans leur être et dans
leur paraître, les délires liturgiques (chants et prières profanes
lors des mariages et des enterrements), la médiocrité insondable
des parcours catéchétiques (racisme, drogue, bouddhisme)…
Reconnaissant que sa réflexion peut paraître négatrice et qu'elle
pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses, il mentionne,
parmi les raisons d'espérance, l'appel papal en vue d'une nouvelle
évangélisation, la parution du Catéchisme de l'Église catholique
(1992), la vitalité du scoutisme (surtout des scouts d'Europe). Il
recommande la visibilité des institutions (et le retour à l'habit
religieux) ainsi que la qualité de la formation (à l'école de
l'irremplaçable St Thomas). Il souhaite que notre catholicisme
s'inspire du dynamisme américain et que soit instaurée une prière
nationale pour les vocations une fois par semaine pendant sept ans.
- P.-G.D.