L'A. compose une trad. des 12 premiers chap. de Jn sans prétention littéraire mais fidèle au texte grec. Dans la bibliogr. surabondante, il se borne à ne citer que les auteurs utilisés pour son commentaire. Celui-ci analyse le texte canonique de façon suivie, laissant aux notes les questions plus techniques ou les discussions avec d'autres commentateurs. Une longue explication suit, verset par verset ; nuance des détails, intelligence de l'ensemble, souci de précision sont les qualités majeures de l'A. qui se base sur la structure interne du texte avant d'en déployer les virtualités. Des conclusions terminent chacun des passages traités comme unités littéraires, afin de mettre en relief la démarche théologique comme itinéraire de la foi en Christ. Il est évident que les 40 p. d'introd. seront d'un grand secours pour les lecteurs qui abordent Jean par le début, et que le prologue livre des clés d'interprétation importantes pour la suite de l'ouvrage.
En conclusion de ce vol., le commentateur reprend l'essentiel de la « christologie de l'envoyé » : présence et parole de Dieu au sein de notre monde ; il souligne sa visée sotériologique : « dans l'envoi du Fils, c'est de l'offre de la vie éternelle qu'il y va en premier lieu et non de jugement-condamnation ». Et « parce qu'il y va de la vie éternelle et du salut, la parole prononcée par le Fils a un enjeu eschatologique : c'est l'être humain, par la position qu'il prend vis-à-vis de cette parole, qui décide de son avenir eschatologique ; il est lui-même l'acteur de son destin » (p. 417). Ainsi le lecteur est-il interpellé en profondeur par cette Parole de feu. - J. Radermakers s.j.