La Bible à l’épreuve des sciences humaines. Introduction à l’analyse critique de la Bible hébraïque
Jean-Daniel MacchiSacra Scrittura - reviewer : Didier Luciani
En quatorze brefs chapitres (en moyenne, une douzaine de pages chacun) et avec un talent pédagogique indéniable, Jean-Daniel Macchi, professeur d’Ancien Testament à l’Université de Genève, offre une boîte à outils pour l’analyse critique des textes bibliques. L’intérêt ne tient pas seulement au fait de présenter, de façon claire et sans jargon ni technicité excessive, différentes étapes ou méthodes pour étudier la Bible, mais de le faire en illustrant à chaque fois la démarche et le propos par un exemple tiré de la Bible elle-même. Le premier chapitre établit tout d’abord pour le texte biblique – et à l’instar de tous les « grands classiques » – la nécessité et la multiplicité des interprétations (passage sollicité : Gn 3). Le deuxième chapitre aborde la question du/des canons (Prologue du Siracide) ; le chapitre 3, celle des traductions (Ex 3,13-15). Le chapitre 4 traite de l’établissement du texte à partir des différents témoins textuels (Jr 11,1-12). Le chapitre 5 parle de la délimitation d’un texte à lire dans son contexte (Dt 6,4-9). Les chapitres suivants examinent tour à tour les questions de structure (chap. 6 ; Jb 3,3-10), d’intrigue narrative (chap. 7 ; Gn 42–45), de genre littéraire (chap. 8 ; Ps 22), de sources et de rédaction (chap. 9 ; Ex 14,19-29 ; Mi 4,1-5), d’analyse sémantique (chap. 10 ; Is 6,1-4), d’intertextualité (chap. 11 ; Est 3,1-6), d’analyse socio-historique (chap. 12 ; 1 R 8,46-51) et enfin, d’histoire de la réception (chap. 13 ; Gn 22,1-19). Un dernier chapitre, au titre explicite (chap. 14 : « Travailler la Bible. Les outils pour aller plus loin » ; Qo 12,9-14) synthétise le parcours global en ses grandes étapes (en amont, l’établissement du texte, puis son analyse littéraire et sa mise en contexte historique et enfin, en aval, l’histoire de sa réception) et fournit les instruments bibliographiques essentiels pour prolonger et autonomiser la démarche de l’apprenti-exégète. Une bien utile, mais aussi savoureuse initiation. — D.L.