Le livre de Gheda a fouillé les archives italiennes pour retracer la renaissance complexe de la Compagnie dite primitive en Italie après Napoléon. Certaines tentatives précoces avortèrent pour diverses raisons, alors que la branche des moniales repartait plus rapidement. En gros, deux tendances l'emportèrent: d'abord celle de l'abbé Frassinetti dans le Piémont et la Ligurie; en 1866, il reprit la Règle de saint Charles avec des modifications et fonda des groupes dans le N.E. de l'Italie. Mais il meurt dès 1868 et ses groupes passeront peu à peu dans la mouvance de ceux des soeurs Girelli. Celles-ci veulent recommencer à Brescia même l'oeuvre d'Angèle. Se figurant que la Règle de 1572 est la primitive et fortement appuyées par leur évêque, elles en modifient les articles pratiques pour l'adapter à leur époque. Puis elles font connaître leur Règle dans toute l'Italie du Nord avec un grand succès. Ensuite des groupes se constituent dans toute l'Italie, essaiment à Malte et en Allemagne mais difficilement en France où les moniales ursulines sont florissantes.
On voit que l'idéal méricien eut du mal à se faire admettre et fut très vite «corrigé». Ce succès mitigé des ursulines a cependant préparé la reconnaissance officielle des Instituts séculiers en 1947 et celle de l'appel de tous les chrétiens à la sainteté proclamé par Vatican II. L'A. aurait utilement pu consacrer un premier chapitre à présenter brièvement les débuts des ursulines jusqu'à Napoléon. Regrettons une coquille dans le titre même Provida Mater Ecclesia (et non Ecclesiae). - B. Clarot, S.J.