La Compagnia di Sant'Orsola

P. Gheda
Storia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
À Brescia près de Milan, Angèle Merici (1474-1550) fonde en 1535 une «Compagnie de Sainte Ursule» composée de vierges et de veuves consacrées mais continuant à vivre dans le monde, pour s'occuper de la formation chrétienne des filles. Angèle refuse fermement toute autorité masculine sur sa Compagnie. Elle soumet sa Règle à son Évêque qui l'approuve dès 1546. Mais Angèle meurt en 1550 et n'a pas le temps d'affermir sa fondation. La Règle sera légèrement modifiée par les supérieures générales après elle et surtout le Concile de Trente impose après 1563 l'autorité de l'évêque sur tout Institut religieux dans son diocèse. Aussi, en 1572, Charles Borromée, archevêque de Milan, rédige une nouvelle Règle en ce sens avec pas mal de changements pratiques. On oublie totalement la Règle primitive qui ne sera redécouverte qu'en 1930! Contre l'esprit de sainte Angèle, des ursulines fondent même une branche de moniales consacrées à l'éducation et qui prendra une expansion extraordinaire. En 1807, Napoléon supprime les Instituts religieux.
Le livre de Gheda a fouillé les archives italiennes pour retracer la renaissance complexe de la Compagnie dite primitive en Italie après Napoléon. Certaines tentatives précoces avortèrent pour diverses raisons, alors que la branche des moniales repartait plus rapidement. En gros, deux tendances l'emportèrent: d'abord celle de l'abbé Frassinetti dans le Piémont et la Ligurie; en 1866, il reprit la Règle de saint Charles avec des modifications et fonda des groupes dans le N.E. de l'Italie. Mais il meurt dès 1868 et ses groupes passeront peu à peu dans la mouvance de ceux des soeurs Girelli. Celles-ci veulent recommencer à Brescia même l'oeuvre d'Angèle. Se figurant que la Règle de 1572 est la primitive et fortement appuyées par leur évêque, elles en modifient les articles pratiques pour l'adapter à leur époque. Puis elles font connaître leur Règle dans toute l'Italie du Nord avec un grand succès. Ensuite des groupes se constituent dans toute l'Italie, essaiment à Malte et en Allemagne mais difficilement en France où les moniales ursulines sont florissantes.
On voit que l'idéal méricien eut du mal à se faire admettre et fut très vite «corrigé». Ce succès mitigé des ursulines a cependant préparé la reconnaissance officielle des Instituts séculiers en 1947 et celle de l'appel de tous les chrétiens à la sainteté proclamé par Vatican II. L'A. aurait utilement pu consacrer un premier chapitre à présenter brièvement les débuts des ursulines jusqu'à Napoléon. Regrettons une coquille dans le titre même Provida Mater Ecclesia (et non Ecclesiae). - B. Clarot, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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