C'est un incroyable récit, richement illustré de photographies
d'époque, qui prend son départ dans les préliminaires de la
fondation du Carmel de Séoul par celui d'Aire sur l'Adour; il
s'achève par le retour plus incroyable encore de trois des deux
rescapées en Corée, à peine plus de six mois après leur libération
d'une «marche à la mort» où périrent des milliers d'«ennemis» du
nouveau régime communiste. Presque entièrement aveugle au moment
des événements, Soeur Marie-Madeleine a consigné la chronique d'un
périple «hallucinant», note le préfacier, en excusant le style. On
le lira pourtant comme les actes des martyrs, le souffle coupé:
est-ce devant la résistance spirituelle, l'urbanité des chrétiens,
la misère et l'embrigadement des populations locales, l'ingéniosité
à survivre quand l'espoir recule toujours? Mais comment donc le
Carmel, après Compiègne, Thérèse de Lisieux, puis Edith Stein,
a-t-il encore pu donner hors de ses murs ce pur témoignage de la
résurrection? - N. Hausman, S.C.M.