La virginité de Marie. Communications présentées à la 53e session de la Société française d'études mariales, Issoudun, septembre 1997, éd. J. Longère

Col.
Teologia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Après la parution en 1995 de plusieurs biographies de Jésus jetant le doute sur la virginité de Marie, la Société Française d'études mariales a mis ce sujet à son programme pour 1998. Malgré les efforts de 15 intervenants, cette session ne se prétend pas exhaustive mais aborde les grandes questions sur ce thème, en montrant que la virginité de Marie est un dogme riche de sens théologique et spirituel puisqu'il est en relation avec la filiation divine du Christ, de même qu'avec sa résurrection et la création nouvelle.
Pour J.E. Baudoz traitant de la tradition synoptique, dans tout le NT, les seuls évangiles de Matthieu et de Luc mentionnent la conception virginale de Jésus par Marie et restent muets sur sa virginité in partu et post partum, car cette question ne les préoccupait pas. On ne doit pas trop demander à l'exégèse, son rôle n'étant pas de définir des dogmes, mais de préparer la réflexion de l'Église. Pour Y.M. Blanchard, Jean 1, 13 ne fait pas référence explicite à la conception virginale de Jésus ou à la virginité de Marie, mais on peut les y voir, sans pour antant l'imposer à d'autres. Pour R. Laurentin, la virginité de Marie exprime symboliquement et réellement la transcendance du Christ, et les Pères des cinq premiers siècles, tout comme le protestant K.Barth, ont explicité le sens de cette virginité.
Une série de dix articles traite de la virginité mariale dans les apocryphes (Cothenet), chez Ambroise, Augustin, Jérôme, Ildefonse de Tolède, Thomas d'Aquin, dans la poésie latine médiévale, dans l'école bérullienne, dans la tradition vivante de l'Église, etc. M. Jourjon, du Groupe des Dombes, présente le premier volume de ce Groupe, paru en 1998, Marie dans l'histoire et l'Écriture, qui rapporte les points de convergence oecuménique sur le sujet et commente ces résultats encourageants.
Enfin, J. Roten nous offre l'état actuel de la question dans un long exposé très documenté sur la pensée mariale entre 1985 et 1997, en reconnaissant que son exposé est plus quantitatif que qualitatif. Tous les aspects de la question mariale ont été débattus ces dernières années: la catéchèse de l'Église, la liturgie, les aspects philosophiques, théologiques, exégétiques, christologiques, oecuméniques, féministes. On reste étonné par ce déferlement d'opinions catholiques, protestantes, anglicanes, orthodoxes. Roten conclut en souhaitant une présentation pastorale et positive de la virginité de Marie sans occulter les difficultés et les limites de notre savoir sur la question. Il voudrait aussi une éducation au sens du mystère pour savoir vivre la tension salutaire entre mythe et foi, la redécouverte du langage symbolique en insistant sur la signification théologique de la virginité mariale pour la mission unique de Marie. Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir.
Saluons ce remarquable travail d'équipe fait de façon approfondie sans cacher les ombres et les diversités d'opinion. - B. Clarot, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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