Le baptême chrétien selon le Nouveau Testament
M.-É. BoismardTeologia - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Ici, il s'efforce de refaire l'histoire des cérémonies baptismales au début du christianisme à l'aide des allusions néotestamentaires. Il distingue deux modes d'administration du baptême: la tradition «dans» où le néophyte reçoit l'Esprit Saint par immersion dans l'eau, et la tradition «hors» où il est conféré par l'imposition des mains subséquente. Passant aux rites baptismaux actuels, il montre leur fidélité à la plus ancienne tradition: passage à la lumière, vêtement blanc, remise des péchés, confession de foi, don de l'Esprit, symbolique de l'eau. Notons cependant, n'en déplaise à l'A., que dans les Actes, l'Esprit Saint est assez libre pour ne pas se lier à des rites: or l'immersion et l'imposition des mains sont des rites signifiant qu'il s'est effectivement répandu, pour le pardon des péchés, à une personne ou à un groupe; ceux-ci dès lors participent à la mort-résurrection du Christ et sont reconnus comme membres de son Corps, ainsi que l'atteste le baptême de Corneille et sa maison (Ac 10,44-48). Plus tard sans doute, on a lié le don de l'Esprit à l'immersion ou à l'imposition des mains, mais telle n'est pas la perception de Luc. Quoi qu'il en soit, il y a d'excellentes notations et des remarques judicieuses dans cette étude, qui demeure bien sûr hypothétique, comme la conjecture à propos de la lettre de Paul aux Laodicéens. Conseillons pourtant au lecteur de faire le détour par l'appendice du P. V. Mora o.s.b.; il offre un raccourci d'histoire liturgique montrant la continuité du rite baptismal depuis les premières églises.
Cet intéressant travail est à verser pour vérification au dossier de la liturgie du baptême. Elle s'adresse surtout aux liturgistes et aux théologiens des sacrements d'initiation. - J.R.