À l'heure où la question du célibat sacerdotal est posée de manière
de plus en plus pressante, mais pas forcément éclairée, la
publication de ces actes est la bienvenue.L'ouvrage présente de
nombreuses richesses. D'abord une pluridisciplinarité qui permet de
mettre la problématique en perspective: on y trouve la contribution
de philosophes, théologiens, historiens, psychologues, pasteurs.
Sans nul doute, la différence d'états de vie des auteurs
contribue-t-elle aussi à l'enrichissement des points de vue. On
peut relever aussi la pertinence des interventions de trois femmes:
N. Jeammet, M. Léna et T. Nadeau-Lacour. Elles présentent, avec
réalisme et délicatesse, l'épaisseur du conditionnement humain et
la manière dont celui-ci peut-être travaillé, assumé et
transfiguré.À travers la variété des contributions, se dégage une
même ligne de force. On ne pourra aborder sereinement le célibat
qu'en sortant d'oppositions stériles et réductrices: célibat ou
mariage; discipline latine contre discipline orientale; célibat
sacerdotal versus chasteté consacrée… Le célibat est un chemin
parcouru par l'Église dans toute son histoire. Chacun de ceux qui
reçoivent cet appel et ce don est appelé, lui aussi, à se mettre en
route, à laisser habiter sa propre histoire pour vivre la nouveauté
des liens ouverte et réclamée par le célibat. La seule dialectique
féconde est celle du don et de l'offrande, puisée dans la
célébration de l'Eucharistie, corps livré.Sans prétendre offrir
révélations ou nouveautés, ces contributions offrent un regard
unifié sur le célibat sacerdotal. Elles sont une invitation à
revisiter nos conceptions et à relire le magistère. Un ouvrage qui
se lit facilement et qui pourra éclairer tous les membres de
l'Église, les laïcs comme les clercs, les prêtres eux-mêmes ainsi
que les formateurs. - G. de Longcamp csj