Plus tard viendront les attaques de Weishaupt, fondateur en 1776 des Illuminati et la dénonciation de la «Congrégation», confrérie laïque fondée par la Compagnie en 1801. Naît alors l'accusation de complot qui change la donne: le mythe jésuite se sécularise: la dimension ecclésiastique s'efface derrière la dimension politique. En 1843, les leçons de Michelet et de Quinet au Collège de France présenteront les jésuites à la fois comme un danger pour l'individu moderne et comme une menace pour les nations nouvelles… tandis que la thèse du grand complot sera clairement manifestée dans le personnage du p. Rodin, héros du Juif errant (1844-1845), roman d'Eugène Sue.
Dans les années récentes, le mythe semble avoir perdu de sa force: le jésuite apparaît même parfois sous un jour positif: dans la pièce de théâtre Le Vicaire (1963), le p. Ricardo Fontana est un héros… et dans le roman Da Vinci Code, les conspirateurs ne sont pas jésuites! - P. Detienne sj