Fruit d’un colloque organisé par l’Institut supérieur de pastorale catéchétique en 2023, l’ouvrage aborde la synodalité, non pas d’abord à partir du synode, mais de « toutes les pratiques pastorales qui tentent de déployer une dynamique synodale » (I. Morel, p. 9).

I. Narring (à propos du directoire pour la catéchèse) et R. Lacroix (sur le lien entre catéchèse et liturgie) s’attachent à décrire en quoi le processus catéchétique est par nature synodal : « Si la catéchèse est “une action spirituelle” (DpC, introduction), c’est-à-dire un processus de formation et de transformation conduit par l’Esprit, alors le “style” catéchétique, au sens théologique du terme, est celui du “marcher ensemble”, du compagnonnage dans l’écoute de la Parole et des paroles. Il est discernement qui ouvre à des chemins de vie. C’est donc un style synodal » (p. 70).

D’autres, faisant le chemin inverse (M. Piovesan, V. Jordy, D. Barnérias, G. Routhier), essaient de montrer comment des pratiques synodales ouvrent voire constituent de véritables chemins d’évangélisation. C. Raimbault évoque quelques fondements néotestamentaires d’une telle intuition.

Une intéressante réflexion sociologique (M. Jaeger) clarifie quelques enjeux de la participation et de la co-construction. Quelques témoignages incarnent la réflexion, sur la démarche Kerygma (P. Dawance, C. Sperissen), pour illustrer l’affirmation du pape François, selon laquelle l’évangélisation consiste davantage à susciter des processus spirituels qu’à occuper un territoire (C. Dubernet, B. Lucereau, E. Lasida), ou sur l’implication des jeunes dans la synodalité (V. Breynaert). V. Cretu propose enfin une « perspective orthodoxe sur la synodalité ».

Tout au long de l’ouvrage, les références au processus synodal en cours depuis 2021 sont nombreuses ; elles manifestent à quels titres celui-ci ressaisit, interroge et fait évoluer de nombreuses pratiques ecclésiales. — F. Odinet