L'A, professeur honoraire de théologie pratique à l'université de
Lausanne, retrace l'histoire du pastorat, qu'il présente comme une
invention du protestantisme, dans le contexte de l'unique sacerdoce
universel des chrétiens. Les bergers, comme les appelait Zwingli,
sont non pas des serviteurs de l'Église, mais des ministres de la
Parole divine: nécessaires et criticables. L'A. passe en revue leur
vocation (interne et externe, admission, élection, installation);
leur formation (l'étude du latin cesse d'être indispensable, au
profit du grec et de l'hébreu); l'influence civilisatrice de leur
maisonnée sur les paroissiennes; les longs sermons, qui ne peuvent
être lus; les visites à domicile (Frédéric Ostervald); la cure
d'âmes individuelles (Alexandre Vinet). L'A. évoque les problèmes
auxquels les pasteurs doivent faire face aujourd'hui: accession des
femmes au pastorat, diversification des modes d'action pastorale,
bien-fondé de la formation supérieure requise pour accéder au
pastorat, ordination ad tempus… dans un monde marqué par la
mondialisation et la médiatisation, en un temps où la force
d'expansion du protestantisme se déplace vers l'Afrique, l'Asie,
l'Amérique du Sud. - P.-G.D.