Traduit de l'italien, cette oeuvre panoramique sur la bioéthique
nous offre les réflexions de longues années de travaux de l'A.
avant et durant son service épiscopal. L'A. a participé de près à
la rédaction de deux encycliques importantes: Splendor veritatis
(1993) et Evangelium vitae (1995). Cet ouvrage (un des 4 publiés en
français) aborde le thème de la mort dans le monde contemporain. Le
livre aborde d'abord la question des greffes d'organes (chap. 1).
Les développements bio-médicaux sont décrits sobrement et
clairement. Un parcours législatif nous informe des conditions
italiennes de don d'organes et d'opérations licites. L'énoncé des
principes éthiques est explicité: vérification honnête de la mort
des donneurs potentiels, liberté et gratuité du consentement,
expression de la charité par le don d'organes. Pour le receveur,
des rappels déontologiques classiques sont indiqués. Le critère
fondamental reste le respect en tout de la dignité de l'homme et de
son statut différent dans l'ordre de la création. A cette lumière,
l'a. promeut des recherches pour la xénogreffe et montre les
ambiguïtés et les limites des greffes de cerveau et des organe
sexuels. Au chap. 2, l'acte de mourir est défini en fonction de la
dignité d'enfant de Dieu. L'accompagnement de cet acte est mesuré
par la destinée éternelle de tout être humain. Des critères
objectifs sont donnés pour éviter l'acharnement thérapeutique. Les
questions de l'alimentation et de l'hydratation chez les patients
malades terminaux sont traitées avec précision et réalisme.
L'accompagnement est décrit dans ses dimensions spirituelles et de
solidarité humaine. Une belle mission et un beau visage du médecin
se dégage de ces passages: il est le spécialiste des «derniers
moments». Quand il ne peut plus traiter, il est appelé à demeurer
auprès de celui qui meurt et à l'aider dans le respect de sa
dimension transcendante.
L'euthanasie (chap. 3) présente un nouveau visage dans une culture
qui «nie» symboliquement, socialement la mort personnelle et n'a
paradoxalement plus de goût pour la vie et pour sa promotion. Une
clarification s'impose à travers les multiples définitions de
l'acte euthanasique. La donnée objective n'est-elle pas «le visage
monstrueux d'un amour qui tue»? L'A. rappelle fort à propos - et
dans un langage accessible - ce que signifie le caractère «sacré»
de la vie et il donne des critères éthiques pour juger les actes
humains posés en «fin de vie». Il montre finalement l'injustice
d'une légalisation de l'euthanasie et ses effets délétères,
particulièrement sur la relation médecin-patient.
Soulignons l'utilité des annexes qui contiennent de nombreux
documents de référence sur les «engagements du médecin» et des
«documents de déontologie et d'éthique médicale». Ces chartes,
codes et recommandations issues d'instances variées en Europe, sont
un instrument précieux pour tous. Ils permettront d'évaluer
l'importance des débats et leurs évolutions dans nos sociétés. - A.
Mattheeuws sj