On ne trouvera pas dans cet ouvrage un commentaire du décalogue
(Ex 20 ; Dt 5), mais plutôt une lecture qui se veut
actualisée et actualisante - en direction de l'homme
postmoderne - des dix commandements tels que la catéchèse
chrétienne les a longtemps présentés et formulés. Or aujourd'hui,
même le CEC préfère revenir à des formulations
plus littéralement bibliques que, p. ex., « Tu
sanctifieras le jour du Seigneur ». De même, est-il possible
et souhaitable de parler encore des « dix commandements »
sans dire un seul mot sur la parole qui les introduit :
« Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays
d'Égypte, de la maison de servitude » (Ex 20,2 ;
Dt 5,6) ? Est-il exact d'affirmer qu'en Exode, l'interdit
de l'adultère n'est encore qu'un commandement humain et juridique
(p. 99) ? Une des préoccupations légitimes et louables de
l'A. est certainement de répondre à l'objection de la
« négativité » des commandements : « Au lieu de
partir de l'acte prohibé (…) il est primordial de commencer à
s'intéresser à l'être des personnes auxquelles s'adressent ces
commandements. Autrement dit, le plus important, ce n'est pas
d'abord ce qu'il ne faut pas faire, mais ce que visent à faire
advenir ces Paroles chez l'homme (…). Les Dix Commandements
représentent plus qu'une morale traditionnelle. Ils font davantage
que répondre à la question : « Que devons-nous
faire ? » L'interrogation à laquelle ils apportent une
réponse pourrait plutôt se formuler ainsi : « Quel
comportement dois-je adopter en tant que fils adoptif de
Dieu ? » » (p. 167-169). Le problème, c'est
que, malgré l'effort déployé, ce discours risque de ne toucher que
ceux qui sont déjà convaincus. - D. Luciani