Au terme de son enquête auprès des jeunes dont elle nous confie les
témoignages, l'A, journaliste, fustige la banalisation de la
pornographie, antithèse, nous dit-elle, non pas seulement de
l'amour mais de la civilisation. Omniprésente dans les médias (TV,
jeux vidéo, internet…), elle engendre une «pollution surinformative
déformante» et une non-intégration des limites sexuelles, dont sont
victimes les très jeunes enfants: il n'y a plus de flirt… on essaie
tout dès le premier baiser! Ce désarroi des adolescents (qui peut
mener à une surconsommation d'alcool et de cannabis, à des
tentatives de suicide, à des dépressions) semble dû, pour une large
part, à l'ambiance mono-générationnelle créée par les «toujours
jeunes» soixante-huitards, qui perçoivent les vrais jeunes comme
une menace. L'A oppose la pornographie, dont l'enjeu est de se
satisfaire aux dépends de l'autre, à la saine sexualité, qui
intègre l'autre dans le respect des différences entre les sexes et
entre les générations. - P.-G.D.