D'abord, chaque livre de Jacques Cazeaux est un plaisir de lecture.
L'écriture, dense et précise, vivante, sait se faire poétique quand
l'exposé en bénéficie. Ensuite, livre après livre, l'admiration
grandit de voir croître une oeuvre homogène. L'A. en effet n'enfile
pas les études comme les perles d'un collier, exerçant ses
compétences exceptionnelles suivant le seul fil rouge de ses
aspirations. Au contraire, il déploie au fil des années la
cohérence d'une théologie biblique personnelle, profonde et
ample. Chaque étape dans l'AT et dans le NT approfondit et
explicite les travaux antérieurs. Il faut avoir cette perspective à
l'esprit pour ouvrir le livre de l'Apocalypse sous la conduite de
ce grand maître, sous peine de céder à des critiques
superficielles : certaines pages sont reprises d'études
antérieures, le texte biblique n'est que partiellement traduit,
certaines péricopes sont occultées, etc. Cazeaux n'ajoute pas un
commentaire supplémentaire à la longue liste de ceux que nous
apprécions. Il scelle la clé de voûte d'une oeuvre remarquable et
ouvre les sceaux de nombreuses énigmes bibliques : l'obsession pour
la question royale, la quête de l'accomplissement des prophéties,
le dévoilement de la sagesse authentique, la solidarité entre
Israël et les Nations, l'écoute complète et vivifiante de la Loi de
Dieu. Cazeaux lit l'Apocalypse d'en haut, il ne contemple que
l'Agneau immolé que dévoilent toutes les Écritures et dont le
portrait est raconté en creux, par « les silences de
l'Apocalypse ». - D. Joseph f.s.j.