Le personnage au centre de cette brève biographie est sans doute
moins présent dans les mémoires que ceux qui fréquentèrent son
salon parisien, l'un des plus célèbres du temps, Lacordaire,
Montalembert, Guéranger, Falloux, Tocqueville, et bien d'autres,
dont elle fut souvent la confidente. On sera certainement intéressé
par la lecture de cet ouvrage. Il retrace le destin de cette Russe,
née en 1782, sous Catherine II, morte en 1857, en France, sous le
Second empire. Elle vécut en exil pratiquement sans interruption à
partir de 1816, en partie du fait de son renoncement à la religion
orthodoxe et de son entrée dans le catholicisme, suscitée entre
autres par la pensée de Joseph de Maistre. Au fil des pages, on
approche en effet tout le bouillonnement des faits et des idées
dont cette époque fut si fertile, sans oublier bien sûr la profonde
vie intérieure de S. Swetchine, dont les expressions sont certes
tributaires du langage de l'époque et peuvent parfois nous sembler
éloignées de nos modes religieux. - B. Joassart sj