La correspondance entre microcosme et macrocosme, la relation
intime entre les humains et la Terre semble désormais hors de
portée. Cependant la réduction du monde à des objets manipulables
et monnayables conduit à une impasse. Une nouvelle écologie
est-elle possible sans une anthropologie religieuse (sens du rite
et du symbole) et une philosophie de la Nature? L'A. situe ses
réflexions sur une ligne de crête: il puise, d'une part, dans un
bagage considérable de données ethnographiques empruntées surtout
aux mondes amérindiens et aux civilisations du Pacifique; il
interroge, d'autre part, des penseurs tels que Schelling, Heidegger
ou encore Ricoeur. Alors que l'avènement de l'État, de sa violence
et de sa justice, introduit une notion abstraite de bien et de mal
qui coupe le contact immédiat avec la bonté de l'Être, comment
gérer désormais les rapports entre nature et culture, objet et
sujet, vie et raison, sans qu'un pôle dévore l'autre? À quelles
conditions le monde peut-il (re)devenir habitable? Méditation
riche, mais quelquefois un peu chaotique. - J. Sch.