Maurice Blondel et la quête du sens. Édit. M.-J. Coutagne
Col.Filosofía - reviewer : Albert Chapelle s.j.
Cl. Troisfontaines (Louvain) (p. 1 ss) met en lumière l'interprétation unifiante par Berger de l'oeuvre de Husserl; il fait entendre à ce propos le questionnement de Blondel sur l'Ego transcendantal: «L'intuition phénoménologique est… analogue à la thèse augustinienne et johannique d'après laquelle c'est en Dieu ou mieux en la Personne du Verbe que nous trouvons cette intimité qui nous est plus intime que notre propre moi» (Blondel, cité p. 8). On pense à M. Henry. Plusieurs contributions remarquables traitent de l'apologétique et de la philosophie (Vieillad-Baron, Virgoulay, Henrici, Folscheid, Cugno, Dorival) et de la vérité (Marty). Mais le volume retiendra l'attention par le développement d'un thème central et souvent méconnu: la «christologie de l'action», la «philosophie du Médiateur» (Favraux), le «panchristisme métaphysique» de Blondel (P. Wehlé, p. 125). Gabellieri (en référence à S. Weil, p. 53) et Tilliette (p. 119) rappellent le vinculum substantiale, le «schème» (p. 57), le centre «eucharistique» d'une «philosophie intégrale» que la singularité personnelle de l'Incarnation du Verbe garde de l'«anonymat» et de l'ambivalence du transcendantal (p. 62 ss). Dans une métaphysique de la charité mortifiante (charitisme), «vouloir que les choses soient, c'est vouloir la passion même de Dieu» (Blondel, cité p. 124).
Les références à Gratry et surtout à Ollé-Laprunne (Reifenberg, Mayence, p. 87), puis à Jeanne Mercier (Lima, Pérou, p. 109) ne cachent pas les liens innombrables tissés entre Blondel et tant d'autres à qui il doit et qui lui doivent tant. M. Patrao-Naves (Açores, p. 67 s) éclaire, à partir de la Lettre de 1896, la continuité de l'itinéraire philosophique de M. Blondel, fût-ce à travers le désert (p. 72). - A. Chapelle, S.J.