Théologien protestant de très grande notoriété, W.P. a publié en
1987, en allemand, l'ouvrage dont voici la traduction. Le débat où
se confrontent théologie et philosophie est ici fondamental. L'A.
s'explique sur des thèmes philosophiques dont il n'avait pu encore
donner un développement explicite. L'opinion, devenue dominante
depuis deux siècles, est que l'âge métaphysique est terminé:
pensons au positivisme, à la philosophie analytique, à Nietzsche et
aux néo-kantiens. Pensons surtout à M. Heidegger. Avec Albert
Ritschl, la théologie chrétienne avait suivi le mouvement et
voulait se démarquer de ce qu'Ad. von Harnack désignait comme une
«hellénisation» du christianisme. Nombreuses sont pourtant les voix
qui, depuis quelque temps, en appellent à un renouveau de la
métaphysique. Signalons, à ce propos, l'évocation par l'A. du P. J.
Maréchal et de ses disciples. C'est avec raison qu'il indique que
la redécouverte de la métaphysique ne peut faire l'économie de
l'examen des arguments sur lesquels se fondent les thèses qui en
proclament la fin. Néanmoins, pour W. P., ce renouvellement
s'impose, mais il ne pourra se réduire à n'être que le simple
rétablissement des problématiques et des positions antérieures. Il
faudra, en particulier, mettre en lumière les relations de la
philosophie avec la religion, car celle-ci est toujours première et
ne fait que gagner à voir sa compréhension de Dieu éclairée par
l'Un absolu des philosophes. Une série de réflexions sur la
philosophie du «process» clôture cet ouvrage qu'il est urgent de
prendre en compte. - H. Jacobs, S.J.