En l'année du bicentenaire de la naissance de Montalembert
(1810-1870), sa personnalité et son action politique ont fait
l'objet d'un colloque. Une dizaine de conférenciers, puisant dans
les milliers de pages du Journal intime inédit qu'il a tenu durant
toute sa vie (et dont le dernier tome est paru en 2009), ont étudié
les relations fluctuantes qu'il a entretenues avec ses
correspondants: M. Guizot, A. de Broghie, A. de Tocqueville, A.
Tiers, Dom Guéranger, Mme Swetchine… Disciple de Lamennais entre
1830 et 1836, Montalembert résiste à son maître qui cherche à
l'entraîner dans sa rupture avec l'Église. Il éprouve pour
Lacordaire une amitié passionnée (1831-1834); d'âpres discussions
(1835-1848) finissent par l'en éloigner (1848-1852) jusqu'aux
retrouvailles définitives (1853-1861). Sous la monarchie de
Juillet, Montalembert, catholique libéral, lutte aux côtés de
Veuillot, catholique intransigeant; il rompt avec lui lors de la
loi Falloux tandis que leurs rapports se dégradent sous le Second
Empire jusqu'à la rupture inexorable. - P. Detienne sj