Hommage et initiation à la fois, le livre de Myriam Tonus – qui connut Bellet personnellement – paraît peu de temps après sa mort (1923-2018). Structuré par la catégorie de l’espace (les titres des chap. comportent « entrée », « en quête », « au cœur », « ouvrir »), déjà utilisée par Bellet (« en bas », « chemin », « translation », etc.), l’ouvrage comporte trois parties correspondant à trois domaines traités dans son œuvre : l’humain, Dieu, le monde (au sens de « la société »). L’A. y résume plusieurs ouvrages de son mentor, avec bon nombre de citations, permettant d’avoir une vue d’ensemble des sujets qu’il traita. Mais ces trois parties sont précédées d’une sorte de « discours de la méthode », abordant la question de la forme de l’écriture de Bellet. Il est rappelé que si ce dernier était formé en philosophie et théologie, son style propre a été davantage marqué – tant pour la forme que pour le fond – par son expérience de la psychanalyse et de la poésie. M. Tonus mentionne le reproche fréquent d’obscurité ou de difficulté de lecture adressé à l’œuvre de Bellet, mais elle prétend que des personnes peu formées ont aussi été conquises par ses travaux et que la compréhension de ses textes est plus facile si on les récite, tel des poèmes (!). Le lecteur se fera son idée. Il est permis d’avoir aussi un point de vue plus prosaïque en rattachant le style de M. Bellet à celui, courant dans les années 70, des penseurs marqués tant par Lacan que par Heidegger. — G. Kirsch