Le premier chapitre de l'ouvrage déploie les grandes étapes de la réflexion d'Italo Mancini, qui fut professeur à Urbino avant l'A.; après une formation marquée par la néo-scolastique de Milan et de Louvain, Mancini s'est orienté vers une herméneutique que l'on pourrait dire «essentielle» et qui se courbera de temps en temps en direction de la théologie. Cette herméneutique se distingue en cela de la simple interprétation des textes ou des faits d'existence. Cette orientation fut donnée à Mancini lors de ses participations aux colloques Castelli de Rome, où il fréquenta Lévinas, Ricoeur et bien d'autres grands noms: la fragilité de l'existence n'est pas sans parler de l'absolu.
Le deuxième chapitre, qui s'appuie principalement sur Gadamer et Ricoeur, traite de l'«originaire», à situer entre l'herméneutique et la métaphysique; la vérité, sans être livrée aux fluctuations de l'histoire, advient malgré tout en leur coeur même; la parole originaire prend alors le nom de «kérygme». Vient ensuite un chapitre sur l'interprétation que Mancini donna de Maritain. L'être ne parle pas mais est parlé; il est au-delà de ce qui le dit et en quoi il se manifeste, et au-delà du non-être. La métaphysique de Maritain, qui finit dans la mystique plutôt que, selon Mancini, dans l'«intuition» de l'être, va dans cette même direction, tout comme Barth.