Partage avec le pauvre. «La bienfaisance et l'aumône» de Cyprien de Carthage. «Introduction au Psaume 101, Sermons 14, 39, 41, 60, 86, 123, 239, Morin 6» d'Augustin. «Sermon 198» de Césaire d'Arles. Édit. A.-G. Hamman
Cyprien de Carthage Césaire d'Arles Augustin (saint)Storia del pensiero - reviewer : Pierre Piret s.j.
L'enseignement de Cyprien se déroule en trois moments: les oeuvres de bienfaisance effacent les fautes commises après le baptême; quiconque donne avec générosité ne doit pas craindre la pénurie pour lui-même; l'assemblée des fidèles sait la confrontation du Séducteur et du Christ et le jugement final que celui-ci exerce au nom de la miséricorde. Retenons, à ce propos, la référence de Cyprien à l'Eucharistie: les chrétiens y découvrent «Dieu sous les haillons» (n̊ 8).
Pour Augustin, la confession paulinienne du Christ Jésus «qui de riche s'est fait pauvre, afin de nous enrichir de sa pauvreté» (2 Co 8, 9) bouleverse l'échelle des valeurs spontanément recherchées, éclaire la condition de l'homme pécheur et sauvé par Dieu. Le pauvre reflète le visage de tout homme devant Dieu et le visage du premier Pauvre lui-même, le Christ. La clameur du pauvre envers Dieu, à travers les psaumes, devient la clameur du Christ, qui donne accès aux richesses du Royaume. Cette «joyeuse espérance» qui accompagne le «don total» caractérise, selon A.-G. Hamman, l'Afrique chrétienne et ses deux évêques, Cyprien et Augustin.
Publié comme annexe, le texte de Césaire d'Arles suit la ligne tracée par Augustin; il ne manque pas d'exclamations personnelles: «les mains du pauvre sont le coffre-fort du Christ». - P. Piret, S.J.