Le volume sur Florenskij (1882-1937) connaît d'autres proportions:
la présentation est légèrement plus longue (p. 7-81), l'inédit
Ragione e dialettica (1914), traduit par Claudia Zonghetti est plus
court (p. 85-111), mais la bibliographie, pour cet auteur moins
étudié, nettement plus fournie (p. 113-149): il est vrai que
l'oeuvre de Florenskij compte un millier de titres, de la
correspondance et de nombreux inédits (n. 1 p. 7). En effet, ce
«martyr de la vérité», ce 'saint' né en Azerbaïdjan, mathématicien
et physicien de l'Université de Moscou, rencontre et influence de
manière décisive le nouveau converti qu'est Boulkagov (cf. p. 19-20
du livre précédent, p. 14 de celui-ci), pourtant son aîné de 11
ans. C'est que ce génie, ce Pascal ou Léonard de Vinci russe,
connaît à fond tant de domaines divers que même les spécialistes de
chaque discipline séparée ne peuvent sonder son encyclopédisme et
sa profondeur (p. 8). En 1909, il épouse A. Giacintova dont il aura
5 enfants; en 1911, il est ordonné prêtre orthodoxe et publie en
1914 son oeuvre magistrale, La colonne et le fondement de la
vérité. Exil en 1928; mais il est rappelé à Moscou pour travailler
à l'électrification du pays. De nouveau arrêté en 1933, il est
fusillé le 8 décembre 1937. Ses publications mathématiques et
physiques, faisant état de multiples découvertes, sont
pléthoriques, y compris pendant ses années de goulag. L'A. présente
dans son chap. «Pour une métaphysique concrète», ses travaux
scientifiques et philosophiques (épistémologie, langage, symbole);
dans «La révélation de la vérité comme amour», davantage ses
travaux théologiques. Poète, professeur de peinture et critique
artistique, prédicateur et théologien, ses écrits restent encore
peu connus. Puisse ce petit livre en susciter de nombreux autres. -
B. Pottier sj