Poliphonia animae. Un cammino di riunificazione interiore con Thomas Merton
A. RaminaBiografie - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Né en France de parents anglophones protestants et tous deux peintres, il est baptisé et perd sa mère à 5 ans. Il fait ses études en France puis en Angleterre. À 16 ans, il est complètement orphelin et passe trois ans à Cambridge où les cours de religion anglicane «libérale» lui font perdre la foi. En 1935, il se trouve à l'Université Columbia de New York et passe quelque temps dans un groupe communiste, mais en sort bientôt, déçu par leur explication de l'ordre matériel du monde. Il étudie alors st Thomas, Duns Scot, Ét.Gilson, Maritain et se convertit au catholicisme en 1938. Docteur en littérature anglaise, il enseigne à Columbia, se plonge dans Jean de la Croix et veut devenir prêtre. Il suit les Exercices spirituels chez des trappistes et va travailler dans le ghetto noir de Harlem avec la baronne russe catholique, de Hueck-Doherty. Il se décide alors à entrer chez les trappistes du Kentucky. En 1948, il publie son autobiographie qui connaît un succès international. Devenu prêtre, il contribue d'abord à la formation de ses confrères, puis sera maître des novices pendant 10 ans (1955-65). En 1966 il est opéré au dos et une jeune infirmière tombe amoureuse de lui; il ne peut s'empêcher de l'aimer en retour, mais refuse de manquer à son voeu de chasteté. Elle lui téléphonera et lui écrira longtemps encore. En 1967, il devient ermite et, l'année suivante, part pour l'orient visiter le Dalaï-Lama et des couvents bouddhistes. Il meurt électrocuté par un ventilateur à Bangkok après une conférence à des moines et moniales.
Thomas a beaucoup écrit (livres, essais, lettres, journal, poésies) et connu un gros succès. Ses livres, en effet, sont des recherches en profondeur, sans aboutir à des certitudes définitives. Le centre de ses études est le moi authentique, miroir de Dieu. L'homme doit unifier sa vie extérieure et intérieure, comme le zen que Thomas a étudié pour ce motif. Il faut mener des relations personnelles avec Dieu et le Christ. C'est là l'objet d'un itinéraire incessant avec l'aide de la grâce divine. Dieu nous attire et nous avons à lui répondre dans une longue lutte contre nos passions pour parvenir à une illumination spirituelle. Le Saint-Esprit nous aide à y parvenir en nous incorporant au Christ dans la foi, ce qui est proprement notre divinisation. Ceci ouvre la possibilité de la contemplation dans un contact mystique avec Dieu vivant en nous, dans la remise de soi au Seigneur avec une confiance totale, amoureuse, comme l'a préconisé Thérèse de Lisieux. On voit alors le monde extérieur avec les yeux et l'amour du Père, comme un don gratuit à ses enfants. Pareille vie sera toujours en recherche d'une vérité continuellement plus grande.
A. Ramina, franciscain conventuel et docteur en lettres, nous fait aimer ce témoin hors-normes de la vie monastique, dont la pensée est unifiée par l'expérience et procède de nombreux points de départ pour aboutir au même terme infini. C'est cette absence de doctrine définitive qui a probablement séduit beaucoup de contemporains désireux de partir de l'expérience toujours inachevée. La vérité n'est jamais donnée une fois pour toutes. - B. Clarot sj