« Regarder la réalité en face : le sacerdoce semble vaciller » (p. 10). Pourquoi tant de mal dans l’Église et au milieu de ses prêtres ? « Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était » (p. 10). Le Cardinal Sarah plaide pour une réforme de sainteté de l’Église, particulièrement de ses prêtres (chap. I). Il aborde ainsi diverses thématiques sur l’identité du prêtre (chap. III, IV, IX, XI), sur le refus du cléricalisme (chap. V), la vocation à la prière (chap. VI), la sainteté concrète (chap. VII), la radicalité de l’Évangile (chap. VIII).

Bien sûr, il convient de situer la place des prêtres dans une saine ecclésiologique : c’est le lieu d’un débat aujourd’hui. Comment être un homme consacré sans être un homme du sacré (chap. XI) ? N’est-ce pas là une question qui fâche aujourd’hui dans les diverses sensibilités sacramentelles et liturgiques ? Le chapitre sur le Christ, Grand Prêtre parfait (chap. XII), est décisif car il nous centre sur le mystère du Christ et son action de salut. Il n’y a qu’un seul Grand Prêtre parfait et tous les autres visages de prêtres ne peuvent apparaître dans leur beauté et leur différence que dans la lumière de Celui qui est mort et ressuscité pour le salut du monde. Les prêtres ne surgissent pas par « génération spontanée » : il convient d’être attentif aux appels reçus dans le peuple chrétien. Le futur prêtre doit aussi être formé : l’insistance de l’A. porte sur la vie spirituelle, sur la croissance de son âme (chap. XIII). Une très belle conclusion sur « la joie d’être prêtre » sera source de consolations pour ceux qui sont confrontés à toute la problématique de la vocation sacerdotale et de son accompagnement.

Soulignons l’originalité et la richesse de la méthode déployée. Pour aborder les éléments de crise évoqués, l’A. prend des textes à la fois anciens et contemporains de personnalités reconnues. Il nous fait lire ces beaux extraits et donc nous fait entrer dans une tradition et une interprétation avant de les méditer et de nous partager son commentaire. Ainsi les thèmes classiques acquièrent-ils une densité historique et, à la réflexion et la méditation se conjoignent de multiples témoignages. Citer les auteurs est indicatif : Augustin, Jean Chrysostome, Grégoire le Grand, Bernard de Clairvaux, Catherine de Sienne, John Henry Newman, Pie xii, Georges Bernanos, Jean-Marie Lustiger, Jean-Paul ii, Benoît xvi et le pape François. On ne peut pas être exhaustif dans ce domaine, mais en France on s’attendrait à trouver saint Thomas et, ajoutons-le, un auteur latino-américain ou de l’Afrique noire-qui pourrait certainement enrichir le panel choisi. — A.Mt.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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