Dans ce premier volume sont publiés in extenso les Actes du Symposium que le « Centre de recherche et d’anthropologie des vocations » a voulu organiser à Rome l’an dernier, dans l’optique de renourrir la « théologie fondamentale du sacerdoce », surtout ministériel. En ces temps de post-ciase, on ne pouvait que remarquer la présence des membres de l’Académie catholique, co-organisateurs et intervenants, comme celle de sponsors très engagés, en même temps que, du côté français, la participation d’une douzaine d’évêques et d’autant de formateurs diocésains.

Le discours inaugural du pape François, partageant sa « petite synthèse personnelle » marquée par le discernement de toutes les proximités à soutenir, a pu ouvrir les perspectives, dès la première journée, consacrée à l’examen de la tradition sur de nouveaux horizons : le rapport à l’anthropologie religieuse (S.T. Bonino), les fondements bibliques de la relation entre les deux sacerdoces (R. Vorholt), les nouveaux horizons aujourd’hui (Card. Lazzaro You Heung-Sik), versus le sacerdoce chez les Pères (J.-R. Armogathe), chez saint Thomas d’Aquin (D. Legge), à Vatican ii (G. Richi Alberti), dans un changement d’époque (P. Capelle-Dumont).

Le deuxième jour s’est avancé sur la trilogie « Trinité, Mission, Sacramentalité », à commencer par la conférence du Card. Ouelet sur l’Esprit Saint et le sacerdoce du Christ dans l’Église, puis furent parcourus le fondement christologique (P. Coda), les aspects œcuméniques (Card. K. Koch), la sacramentalité de l’épiscopat (B.-D. de la Soujeole), la complémentarité des états de vie (sœur Alexandra Diriat, une intervention publiée ensuite dans Vies consacrées 94 (2022) : « Le tiers incommode. La vie consacrée et les autres états de vie », p. 29-38), la culture vocationnelle en mode spécifique (E. Ade), le sacerdoce commun dans le mariage (Martha Olivarrieta de Gomez Serrano), un bref moment sur « Ministères, services et prophétie (sœur Alessandre Smerilli), et enfin, la stimulante évocation du passage de la réflexion sur les diaconesses des premiers siècles aux ministères institués de 2021 (M. Tenace).

C’est le troisième jour qu’on s’est intéressé à « Célibat, charisme, spiritualité », avec l’homélie du Card. P. Parolin, l’essai de compréhension de la vie sacerdotale (Card. José Tolentino de Mendonça), la perspective théologico-canonique (Card. G. Ghirlanda), la lecture théologique du chemin de l’Église (E.J. Justo), la réflexion sur le rapport du sacerdoce ministériel avec la vie consacrée (P. Martinelli), le ministère de service du sacerdoce (Card. K. Farrell), les défis de la formation sacerdotale aujourd’hui (G.H. Peludo, inventif sur la fin), une réflexion sur l’esprit missionnaire dans le monde de la nuit (C. Amirante) et, pour clôturer le tout, la proposition du critère qu’est la joie de la mission (Card. L.A. Tagle).

On devine dans cette esquisse que le Symposium avait été fortement pensé, en amont, pour que tous les aspects d’une théologie du sacerdoce soient explorés – qu’il s’agisse de l’Écriture, de la Tradition (notamment thomiste), des théologiens (notamment Balthasar) et des Conciles (avec un focus sur l’articulation du sacerdoce commun et du sacerdoce ministériel, tous deux fondés dans celui du Christ) –, plutôt en mode doctrinal (car on voulait aller aux fondements) que dans les éclats de pastorale présents ici ou là. La question reste de savoir si les « perspectives complémentaires » annoncées dans le titre du deuxième volume (Pour une théologie fondamentale du sacerdoce, volume 2, Perspectives complémentaires, Paris, Cerf, 2023, 504 p., 42,00 € ») apporteront un dynamisme de surcroît à l’état d’une question qui pourrait sans cela paraître traverser les temps sans en être renouvelée. — NHsm.