Les A. (religieux dominicain, père de famille et professeur de philosophie et de théologie) s'adressent en priorité «à ceux qui déjà vivent ensemble mais qui demandent le sacrement de mariage». Ils veulent rejoindre aussi les agents pastoraux qui accueillent régulièrement ce type de demande, les jeunes adolescents et les pré-fiancés (chap. 1). Après un état des lieux réaliste où sont pointées des difficultés (dépendance économique, sexualité fantasmée, illusion de la liberté, peur de l'engagement), la vie commune est décrite avec ses avantages et profits, ses manques et ses limites (chap. 2 et 3). Se fondant sur cette conviction que «Dieu est au coeur de tout amour» (chap. 4), il s'agit d'affronter le désir du sacrement de mariage. Les motivations doivent s'éclairer dans le dialogue et se centrer sur l'essentiel (chap. 5): Jésus sauve et transforme l'amour humain comme il change l'eau en vin à Cana (chap. 6). Il convient de prendre la mesure du sacrement qui nous greffe sur le corps du Christ (chap. 7), par une parole vivante et l'accueil des grâces spécifiques (chap. 8): une vraie vocation à s'unir à Dieu et en Dieu, sans confusion, pour une communion missionnaire. Langage délicat, audacieux et fort en même temps! On redécouvre la finalité du mariage.
Sans jamais nier la cohérence de la doctrine ecclésiale sur le refus des relations pré-conjugales et des unions de faits, les A. cheminent avec un mélange de douceur et de fermeté dans la présentation d'une exigence qui reste toujours une grâce. Ils n'expriment ainsi que de manière implicite l'ordre moral et la miséricorde toujours présente de Dieu à la conscience des hommes, mais leur discours lui-même est de vérité. De là, la proposition claire pour ceux qui vivent ensemble d'un temps de «fiançailles particulières». Cette partie (chap. 9) est originale car elle fournit des propositions à ceux qui veulent mettre en pratique ce qu'ils comprennent de la vérité du sacrement. Sans plonger dans des recettes, les A. soulignent l'exigence d'une catéchèse baptismale fondamentale, d'une réflexion personnelle et de couple, de la prise de conscience que «la parole précède toujours les vraies engagements». Apprécions en particulier comment ils «visitent» à nouveau les quatre piliers du mariage (thérapeutique à long terme pour éviter les illusions d'un mariage religieux), l'importance d'un désert (parler au coeur et non plus seulement pas le corps), les questions «tabous» (place des autres membres de la famille et de l'argent).
Ce livre est intéressant pour tous. Dans la pastorale familiale de l'Église, peut-être sera-il un repère d'une prise de conscience plus précise de la nécessité d'un enseignement doctrinal et pastoral nouveau. Il montre en effet qu'une démarche catéchuménale du peuple chrétien avec ses pasteurs ne serait pas inutile pour de nombreux sacrements. - A. Mattheeuws, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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