Pour Ebner, la parole est fondatrice de l'homme, et dans le
Christ-Parole, se trouve le révélateur de cette dimension
essentiellement humaine. C'est dans cette perspective qu'Ebner
relit la Bible, et principalement le Prologue de Jean. En
«cherchant à tourner le regard vers l'avenir» dans le livre que
nous recensons, l'homme exprime jusque dans la structure
grammaticale du langage sa propre essence. En réfléchissant sur
lui-même, le Je découvre sa relation essentielle au Tu (d'abord
divin, puis humain). S'ouvrant au Tu par la parole, le Je éprouve
une singulière «passivité» réceptrice qui lui révèle l'essence de
l'esprit. La question qui se pose est la suivante: y a-t-il pour
l'«homme de l'avenir» la possibilité de la «parole juste» dans
laquelle se réalisent la relation de l'homme avec Dieu et la
révélation de son destin? - S. Decloux sj