Récits et figures dans la Bible. Colloque d'Urbino, éd. L. Panier

Col.
Sacra Scrittura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Fruit d'un colloque international tenu en juillet 1994 au Centre sémiotique et linguistique de l'université d'Urbino (Italie), sous la direction de L. Panier, cet ouvrage reprend douze communications consacrées à la composante figurative du texte biblique. Explorer la richesse des figures, suivre leur déploiement dans la Bible avec leurs correspondances, sonder le tissu figuratif de l'Écriture, tel était l'intention de la publication, selon L. Panier qui signe l'avant-propos.
Trois sections divisent le volume. La première (A.T.) analyse le «jeu figuratif» dans la vision inaugurale d'Ez 1-3 (J.-Cl. Giroud, de Lyon), puis P. Ricci (d'Urbino) éclaire le foisonnement des registres figuratifs dans le livre de Judith. La deuxième s'attache aux relations entre récits et figures dans le N.T.: la narration évangélique selon Mc (J. Delorme, Lyon); l'étude des lieux en Mc permet de déceler un parcours figuratif dans le 2e évangile (G. Hallbäck, Copenhague); D. Dormeyer (Münster) recherche une structure commune des récits de la passion, à partir de Mc 14,43-53 et Jn 18,1-4; dans l'épisode de la Samaritaine (Jn 4,5-15), A. Perissinoto (Turin) s'exerce à déterminer le code figuratif à travers les oppositions du texte, tandis que S. van Tilborg (Nimègue) fait une lecture des expressions «Je suis» dans l'évangile johannique; pour finir, O. Genest (Montréal) montre comment la mort de Jésus est «figurativisée» dans les épîtres pauliniennes, notamment Ph 2,6-8 et Col 2,13-15.
La troisième section concerne les figures de la Bible dans des textes non-bibliques: l'exégèse figurative-typologique des psaumes chez Augustin fait l'objet d'une contribution d'A. Bernardelli (Bologne); L. Panier élabore une «théorie patristique des figures» dans l'exégèse biblique ancienne; H. Töelle (Paris) examine la manière dont l'épisode de Sodome et Gomorrhe est repris dans le Coran, compte tenu de l'intégration des figures discursives; K. Nastopka (Vilnius) fait une relecture lithuanienne du récit d'Emmaüs en notant les transformations culturelles. Nous avons là un essai fort suggestif du monde de figures déployé par les récits de la Bible, figures qui façonnent l'imaginaire du lecteur, lui permettant d'inculturer la Parole révélée. La variété des articles de ce volume fait à la fois sa richesse et son charme. Nous le recommandons à tous ceux qui s'essaient à une approche linguistique de la Bible.- J. Radermakers, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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