Rosmini e il suo tempo. L'educazione dell'uomo moderno tra riforma della filosofia e rinnovamento della Chiesa (1797-1833)

F. de Giorgi
Storia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Antonio Rosmini (1797-1855) naquit dans une famille aisée du Frioul alors soumis à l'Autriche. Il étudia la théologie à l'Université de Padoue où il fut impressionné par la pensée de Kant. C'est alors qu'il projeta une apologétique éducatrice et une Encyclopédie chrétienne. Il se fit des amis frioulans qu'il voulait associer à son vaste projet et fut ordonné en 1821.
Dans ce premier des deux volumes projetés et qui va jusqu'à la pleine maturité d'Antonio en 1833, F. de Giorgi, laïc et professeur d'histoire de l'éducation, n'a pas l'intention d'écrire une nouvelle biographie, mais se propose de mieux situer la vie du grand penseur dans le contexte de son époque. Il insère sa recherche dans une perspective historique et éducative, et regroupe les différentes orientations de la vie du prêtre, philosophe, ascète et fondateur de deux Congrégations religieuses. Face à la modernité humaniste et laïque, Rosmini voyait l'inadaptation des positions catholiques incapables de dialogue sérieux avec les intellectuels du XIXe s. Il en conclut que seule une rééducation complète pouvait permettre à l'homme contemporain de trouver un vrai bonheur. Mais cette rééducation exigeait au préalable une profonde réforme du clergé pour le rendre plus scientifique et mieux adapté au vécu des contemporains. Ceci supposait à son tour une réforme de la philosophie catholique décadente pour fonder un sérieux renouveau pédagogique et une méthode d'étude. Cette tâche immense amena Rosmini à construire la première grande oeuvre philosophique catholique du XIXe s.
Ce penseur longtemps méconnu se situe dans la ligne augustinienne et dans un catholicisme «éclairé» par Kant, mais il eut de la peine à concilier la liberté avec la foi catholique. C'est dans le domaine pédagogique et éducatif qu'il réussit le mieux, en le fondant sur la morale. Il tenta vainement d'amener les jésuites à réformer leur célèbre ratio studiorum pour l'adapter aux besoins nouveaux. Pour trouver des collaborateurs, il fut amené à fonder deux Congrégations, une sacerdotale et une féminine, cette dernière étant un remaniement des Soeurs de la Providence fondées par l'abbé Moye, curé lorrain. Il publia quelques oeuvres mineures préludant à ses grands ouvrages. Il rédigea également un livre important, Les cinq plaies de la sainte Église, et eut la sagesse de ne pas le publier alors; en effet, cet ouvrage sera mis à l'index un an après sa publication en 1848 et ne sera réhabilité qu'à Vatican II. Par contre, son fougueux disciple, le Dalmate Tommaseo, écrivit des ouvrages où il poussait à fond les idées rosminiennes et… fut condamné. Par sa modération et son talent, Rosmini fut apprécié à sa juste valeur par les Papes de son temps et s'en fit plutôt des amis.
Pour la bibliographie, de Giorgi renvoie à celle de Bergamaschi. Ce premier volume très bien documenté fait désirer le second et souligne un aspect moins bien connu du grand penseur. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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