ILe seizième centenaire de la mort de S. Jean Chrysostome (14
septembre 407) fut l'occasion d'un riche colloque organisé
conjointement par l'Antonianum de Rome et par l'Université
Aristoteles de Thessalonique en 2007. Les contributions des auteurs
grecs et italiens, réunies dans ce volume, soulignent l'enjeu
oecuménique des écrits de l'évêque de Constantinople, tant dans les
domaines dogmatique, ecclésiologique que spirituel. On notera
l'étude de I. Kourembeles sur la notion chrysostomienne du corps du
Christ, fondée dans l'incarnation et l'eucharistie: sur le
fondement de la consubstantialité de la chair du Verbe à tous les
hommes, la vie ecclésiale en devient banquet où s'exercent les
charismes; ceux-ci déploient la chair du Verbe en faveur de
l'humanité. C. Alzati (Milan) souligne la «fraternelle intimité»
entretenue par Chrysostome avec les évêques de l'Église
occidentale; P. Yfantis réfléchit sur la mort à partir des
panégyriques composés par Chrysostome: y apparaît un visage de
l'humanité dont l'expérience ultime est transformée par la
résurrection. V. Grossi reprend le dossier des rapports entre
Chrysostome et Augustin et fournit de nouvelles pistes de
recherches sur le rôle de Jérôme dans la polémique pélagienne et
sur les échanges d'idées entre Occident et Orient au ve siècle. Les
autres interventions examinent les traductions latines des oeuvres
de Chrysostome (A. Koltsiu-Nikita), l'influence que celui-ci eut
sur François d'Assise (P. Messa), son apport dans la théologie
russe et occidentale du mariage (B. Petra), la réception de sa
théologie du laïcat chez les latins (O. Pasquato) et finalement les
répercussions oecuméniques de son ecclésiologie (Ch. Savvotos).
Autant de riches essais qui aboutissent à faire de Chrysostome un
«prophète de l'amour oecuménique» (Ch. Stamoulis). - A. Massie sj