Sesso, genere e etica cristiana, tr. M. Sbaffi Girardet
L.S. CahillMorale e diritto - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Elle part de la tradition éthique aristotélico-thomiste pour établir des valeurs morales fondamentales tirées de l'expérience humaine, car tous les humains sentent le besoin d'une morale. Autonomie et liberté font partie de ce fonds éthique commun; il faut y ajouter l'égalité des sexes, le discernement du bien et du mal, l'interdépendance entre désir et plaisir sexuels, l'engagement sexuel et la paternité/maternité responsables. Les autorités morales sont la Bible et les idées sur la nature humaine et sur loi morale naturelle.
Les critiques des incroyants et surtout de M. Foucault ont été décapantes, mais ont aussi permis de redécouvrir certaines valeurs de la sexualité pouvant fonder la personnalité, l'interaction sociale et même l'expérience religieuse. Les Églises revoient leur morale sexuelle, mais non sans résistances surtout dans l'Église catholique. L. Cahill estime que l'éthique sexuelle chrétienne a besoin d'une analyse critique et constructive des ramifications sociales du sexe. Il faut pouvoir parler du sexe comme d'une valeur humaine partagée, et ceci exige de rebâtir les fondements du sexe et du «genre». À côté de carences reconnues, l'A. apprécie dans l'Église catholique sa confiance dans l'objectivité morale et dans des valeurs universelles qui rendent possible un débat public. Elle montre aussi les faiblesses du discours éthique féministe et suggère des alternatives à partir des positions de Habermas. Elle voit le corps comme un ancrage pour le dialogue interculturel entre besoins, liens humains et modes de vie. Elle étudie le célibat, l'indissolubilité du mariage, la contraception, la reproduction, la réalisation de soi dans le mariage et enfin le techniques de reproduction (fivete, etc.)
Tout en valorisant la maternité et la famille, L. Cahill regrette que l'Église n'ait pas encore compris l'ampleur du changement introduit par l'égalité féminine, ni les motifs pour lesquels tant de femmes protègent leur «droit à l'avortement», surtout les femmes pauvres avec des maris irresponsables. Comme les pharisiens de l'Évangile, l'Église condamne trop facilement ces femmes. La morale sexuelle est en partie dépendante d'une époque et doit alors évoluer avec les circonstances. Ces rapides notations donnent une idée de l'intérêt que représente cette réflexion sérieuse d'une chrétienne sur la sexualité. - B. Clarot, S.J.