Prof. d'histoire à l'Univ. de Macao, Kaijian Tang rassemble ici,
traduites du chinois, une série d'études centrées sur ce petit port
et comptoir portugais qui,
du xvie au xviiie s.
surtout, a souvent servi d'unique point d'entrée pour les
Occidentaux et notamment les missionnaires désireux de pénétrer
dans l'empire chinois. L'ouvrage examine successivement : les
origines et le développement du catholicisme à Macao proprement
dit ; à partir de cette base et des atouts autant que des
contraintes du padroado portugais, le soutien à
la diffusion de l'activité évangélisatrice dans l'empire ; la
présence d'une importante colonie de chrétiens japonais fuyant les
persécutions dans leur pays, source de tensions avec les autorités
administratives chinoises ; la modeste présence chrétienne
dans la grande île de Hainan ; les diverses sources et la
distribution du financement considérable requis par les activités
et fondations missionnaires à Macao et, partant de là, dans toute
la Chine. Les derniers chap. abordent, toujours à la charnière
de la place de Macao et du reste de l'empire, la diffusion des arts
européens (architecture, sculpture, peinture, gravure, musique…) et
les tentatives d'adaptation à la culture chinoise. Une dernière
section examine le rôle des horloges dans les rapports entre
missionnaires et lettrés ou courtisans.
Bien qu'il soit principalement question des missions jésuites, les
activités des autres ordres sont également envisagées. De facture
classique, ces études proposent surtout une historiographie de type
événementiel, mais basée sur des archives et recherches chinoises
autant que sur des publications en langues européennes. Un index
fort détaillé (25 p. sur 2 col.) facilite l'accès à cette
riche documentation. - J. Scheuer s.j.