Enfin un ouvrage tonique sur la vie consacrée (monastique, plutôt,
selon la préférence avouée de l'A.)! Même si le Concile y est
interprété de manière outrageusement négative en ce qui concerne la
vie religieuse (sauf p. 11), le préambule donne déjà le ton: nous
voici devant une réécriture intégrale de tous les aspects de la
doctrine et de la pratique, offerte dans un style superbe (bravo
aux éditeurs) et soutenue par une combativité de très bon aloi. La
première partie porte sur l'identité de ces «laïcs sans
importance», la seconde sur leur vie, la troisième sur le signe
qu'ils font d'un avenir pour l'Église. Tous les poncifs se trouvent
ici remis en cause (une vie prophétique? une spécificité? une
supériorité?) au profit de l'approfondissement le plus radical,
celui qui situe face à Dieu. Des chemins sont tracés, en matière de
formation, de maturation des appels et des âges, de vie «commune»,
qui finissent par former, appui répété sur la tradition orientale
aidant, la figure d'une espérance pour temps de crise. Bien des
fragments de cette vision sont discutables, mais l'exactitude des
sources fontales (voir la constellation de termes hébreux, grecs,
latins, toujours traduits) indique assez l'Esprit - l'ouvrage est
pneumatologique - de tels recommencements. - N. Hausman, S.C.M.