Storia dell'interpretazione ed esegesi di 1 Gv 3,18-22

A. Scarano
Sacra Scrittura - reviewer : Yves Simoens s.j.
Il valait la peine de s'intéresser de près à l'histoire de l'interprétation et à la signification exacte de ces versets typiques de la littérature johannique, difficiles à comprendre dans leur apparente simplicité. Cette thèse de doctorat en théologie, à la Grégorienne, suppose-t-on, sous la direction de J. Beutler, s'attelle à une étude des trois micro-unités du texte choisi. Après le déblaiement des questions de critique textuelle, le texte est trop sommairement situé dans son contexte. Il semble difficile de s'épargner une prise de position sur la composition littéraire de 1 Jn, surtout si ces versets ont toute chance d'apparaître au centre de l'oeuvre. Délimitation, analyse syntaxique, analyse sémantique s'enchaînent pour conduire à l'exégèse de 3,18, de 3,19-20 ensuite, de 3,21-22 enfin. L'ordre du travail reste invariable, compte tenu de la complexité de 3, 19-20, qui occupe la place centrale (p. 93-242 sur 276 pages de texte).
Les deux interprétations de ces versets fameux sont évaluées: négative (Dieu comme juge), positive (Dieu miséricordieux). Les questions soulevées sont impressionnantes, depuis les commentaires d'allure homilétique de la patristique grecque et latine, avec l'empreinte d'Augustin, puis celle de Luther. Une excellente synthèse conclut chaque fois les analyses exégétiques et l'interprétation (p. 91 pour 3, 18; p. 242 pour 3, 19-20: un tour de force; p. 272 pour 3, 21-22).
Une conclusion rassemble avec clarté et pénétration les résultats de l'enquête. Certaines constantes ressortent au fil des étapes. Ce qui retient peut-être le plus le lecteur un tant soit familiarisé avec l'épître et sa problématique, c'est la mise en valeur de la spécificité du texte johannique par rapport à ses parallèles possibles dans la littérature biblique et extra-biblique, tant grecque que juive. Une conjonction ou une préposition, son emploi ou son omission, réservent un effet de surprise et de différence eu égard aux textes apparentés. Souvent une nuance introduit un glissement de sens, comme dans l'expression en ergôi kai alètheiai de 3, 18 (p. 73-75). En ressort l'effacement d'une étanchéité entre univers grec et univers sémitique.
L'A. du texte se révèle un orfèvre en matière d'inculturation de la foi chrétienne dans l'un et l'autre milieux. L'auteur de la thèse, quant à lui, excelle dans l'art des nuances pour débusquer des durcissements imputables à des précompréhensions des versets traités, en orientant son lecteur avec doigté vers une interprétation à la fois souple et ferme. Un des acquis de l'étude consiste aussi en l'intérêt de soupeser les pour et les contre de toutes les positions, prises en compte avec beaucoup d'honnêteté intellectuelle, en faveur d'un sens ou d'un autre des versets litigieux. Un modèle du genre. - Y. Simoens sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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