Teologia della tenerezza. Un «vangelo» da riscoprire

Carlo Rocchetta
Teologia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
En 1968 H. Böll, prix Nobel de littérature, accusait les prédicateurs chrétiens d'être dépourvus de tendresse et il souhaitait que la théologie ose parler de tendresse pour éliminer le légalisme dans l'Église. En réponse à cette demande, «ce livre original et courageux fait oeuvre de pionnier (dans un domaine où) les dangers de dérapage sont grands», écrivait le préfacier G. Ravasi. Rocchetta, professeur de la théologie de la corporéité et de la pastorale du mariage, a osé aborder ce sujet semé d'embûches. Il définit la tendresse comme «force, signe de maturité et de vigueur intérieure, découlant d'un coeur libre, capable d'offrir et de recevoir de l'amour». Il fait l'éloge de la tendresse comme d'une valeur concrète et spirituelle, capable de renouveler le monde avec la force de l'amour créatif, de l'amitié et du service gratuit. Qualité humaine et humanisante, elle rend respectueux et compatissant devant toute forme de vie. Mais il n'existe pas de tendresse sans risques, le plus grave étant de manquer de tendresse. Elle ne concerne pas seulement les femmes, mais notre humanité, notre vocation commune à l'amour, avec toutefois des manières masculines et féminines de la manifester. Étant l'Amour, Dieu est lui-même la source de la tendresse.
C'est un domaine nouveau, inexploré pour la théologie; mais sans tendresse, le christianisme risque de paraître réducteur, ritualiste, moralisateur. L'Évangile propose la charité comme tendresse dans la personne et les actes de Jésus, car elle précède et accompagne l'amour en lui apportant chaleur affective et cordialité affectueuse. Jésus a été le signe vivant de la tendresse divine. Sans tendresse, l'amour chrétien devient presque vide de sens pour les hommes.
Parler de la tendresse au point de vue théologique, c'est nous mettre en question comme Église et comme chrétiens, car cela suppose une pratique courante de la tendresse chrétienne. Sans tendresse, il n'y a pas d'amour ni de joyeuse annonce de l'Évangile, mais une Église rigide, liée à ses institutions. La défense de la vérité doit provenir d'un coeur tendre et aimant, prompt au dialogue, sans autoritarisme. La tendresse sauvera le monde, car il faudra tôt ou tard choisir entre culture de la tendresse, de l'amour, de la vie, ou anticulture de la violence, de l'égoïsme, de la mort. Ceci vaut également pour toute société. Dès lors, la théologie se doit d'étudier cette valeur précieuse que Dieu nous confie. Redevenons des évangélisateurs de la tendresse. Ces quelques idées de Rocchetta suggèrent suffisamment l'importance de ce livre qui fait oeuvre courageuse. La bibliographie ne comprend que deux pages avec très peu d'orientations théologiques. - B. Clarot, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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