Méthodiste australien de tradition évangélique, l'A. s'est trouvé
confronté à la question théologique du pluralisme religieux lors de
son travail missionnaire auprès de la communauté indienne et
hindoue de Fiji. Cet ouvrage peut se lire à trois niveaux. Tout
d'abord, il propose, en autant de brefs chapitres d'une quinzaine
de pages, les positions d'une dizaine de théologiens catholiques et
protestants du xxe siècle. En
2e lieu, ces auteurs sont retenus comme
représentatifs des trois grandes orientations désormais classiques
en la matière : exclusivisme (Barth, Kraemer, Brunner,
Newbigin), inclusivisme (Rahner, Tillich), pluralisme (Küng,
Panikkar, Hick, W.C. Smith) ; la conviction de l'A. est qu'il
n'est pas opportun de remplacer cette tripartition mais qu'il
convient de l'aménager et de reconnaître, au sein de chaque
orientation, un éventail de positions distinctes et plus nuancées.
Enfin, tout au long de l'exposé, l'A. fait valoir que l'orientation
la plus féconde pour les relations interreligieuses est ce qu'il
appelle le « pluralisme classique », ici représenté par
Küng et Panikkar ; d'autres penseurs pluralistes, tels Hick et
Smith, tendent à gommer la spécificité de l'identité chrétienne et
méconnaissent plus largement les différences entre les
religions.
L'exposé est clair et bien informé, même si la critique est parfois
un peu rapide. Dans l'examen de chacun des théologiens, le souci
des conséquences au plan des relations de dialogue et de
partenariat dans le monde pluriel d'aujourd'hui tend à l'emporter
sur les enjeux dogmatiques, en particulier
christologiques. - J. Scheuer s.j.