Le 23 janvier 1999, à l'Institut de France, s'est tenue sous la
direction de P. Colin et d'Ét. Fouilloux une journée d'études
consacrée à G. Marcel. On en trouvera ici les Actes: Ét.F. voit en
G. Marcel «un philosophe présent à la culture de son temps». A.
Becker confronte G.M. et la Grande Guerre. Ce sont les rapports du
penseur avec la Nouvelle Revue Française qu'examine F. Gugelot. F.
Chaubert analyse les relations de G.M. avec l'Union pour la vérité.
M. Taboul passe en revue les amitiés philosophiques de G.M. et C.
Guyot met en lumière sa disponibilité intellectuelle toujours en
éveil. Cet ensemble rappelle à notre attention un homme qui fut à
la fois philosophe, dramaturge et musicien. A-t-il été un penseur
«engagé»? Ét. Fouilloux répond que son véritable engagement s'est
situé dans les registres de l'intelligence et de la culture. Il est
bon, également, d'entendre évoquer ses origines juives par le biais
de sa famille maternelle. De la même lignée que Marcel Proust, on
comprend mieux aussi la sensibilité si riche de son génie. Mais il
reçut beaucoup de l'héritage paternel. Il occupe une place à part
dans la philosophie qui ne l'inféodait à aucune école, ni aux
idéalistes de l'Université, ni aux hégéliens, ni aux thomistes. Il
était attachant: Jean Wahl, qui fut un temps son ami, lui écrivait
en 1931: «Avec vous, j'oublie la solitude». - H. Jacobs, S.J.