Le postulateur et la vice-postulatrice de la cause de Marthe Robin,
fondatrice des Foyers de Charité, nous présentent un ouvrage très
documenté (avec 16 pages d'illustrations hors-texte en couleur) qui
permet pour la première fois de suivre d'assez près l'enfance,
l'émergence de la maladie, le choix missionnaire, l'évolution
spirituelle, la fécondité de l'oeuvre, et la fin de la plus célèbre
des mystiques contemporaines. S'il s'agit là, comme le veut la
conclusion, «d'une spiritualité pour notre temps et pour demain»
celle-ci restera à découvrir, car les questions qu'on se posait
avant la lecture demeurent: le contrepoint de Thérèse de Lisieux
(47, 352), la naissance illégitime (24), le diagnostic médical (une
encéphalite particulière, avec affection inflammatoire des centres
nerveux, 35), la relation au Père Finet (dont un chaleureux
portrait est tracé tout au long), l'inédie (193-194), le strict
protocole des visites (dont 103.000 ont été recensées, 245), la
mise en évidence de certaines rencontres (comme J. Guitton ou P.-L.
Couchoud), font de nos (très honnêtes) historiens les scribes de ce
qui demeure en effet un mystère (289), si l'on ne veut pas recourir
aux lumières d'autres sciences humaines. On comprend l'enthousiasme
des promoteurs quand ils notent que «la dévotion mariale a été
largement renouvelée en France par les communauté nouvelles, et que
celles-ci le doivent d'abord aux Foyers» (302), mais on aimerait
que soient mieux distinguées l'oeuvre des Foyers (très justement
présentée, dans ces pages) et la personne qui fut, dans son
déséquilibre même, au principe de leur sage administration. - N.
Hausman scm