L'A., féministe chrétienne suédoise, commence par une étude de
l'utilisation des concepts éthiques (droits égaux, pouvoir, besoins
vitaux) dans l'oeuvre de quatre économistes féministes. Nancy
Folbre et Julie A. Nelson, américaines, critiquent la théorie
néoclassique, moins objective et empirique qu'elle ne le prétend,
et qui néglige deux domaines féminins: le secteur informel et la
reproduction. Bina Agarwal et Gita Sen, indiennes, investiguent les
causes sociales, religieuses et culturelles du manque de pouvoir
économique des femmes dans le tiers-monde. L'A. se tourne alors
vers deux moralistes féministes, chrétiennes, américaines: Beverly
W. Harrison et Karen Lebacqz. Elles partagent avec les théologiens
de la libération le point de départ (les opprimés) et l'objectif
(la cessation de l'oppression économique, politique, sociale,
culturelle, religieuse, etc.) et l'importance attribuée à la
praxis; elles y ajoutent une option préférentielle pour les femmes
dont l'oppression économique, les preuves concrètes en abondent,
est un phénomène universel. L'A. termine en établissant la manière
dont la morale féministe peut contribuer à la justice économique.
Elle propose, comme critères d'une justice économique, les besoins
humains essentiels pour tous: eau, nourriture, abri, éducation
élémentaire, hygiène, soins de santé. À noter que pour l'A., Dieu
est grammaticalement féminine. Quelques coquilles: lire Gandhi (non
Ghandi), Missionaries (non Sisters) of Charity; Bangalore,
Karnataka (non Tamil Nadu). - P.-G.D.