La théologie est un discernement. À partir du milieu des années 1930, la Nouvelle revue théologique s’est positionnée devant les heurts et malheurs qui ont bouleversé la situation internationale : montée des totalitarismes, de l’antisémitisme, expansionnisme de l’Allemagne hitlérienne, jusqu’à l’invasion de la Pologne en septembre 1939.
Bernard Joassart examine la manière dont les théologiens de la revue se sont engagés, souvent à contre-courant, sur les conflits d’alors à partir du mémoire inédit du directeur de la NRT, le jésuite Jean Levie (1885-1966).
La préface est signée d’Étienne Fouilloux.
L'auteur
Bernard Joassart : né en 1954 à Jemappes (Belgique), est prêtre et jésuite belge.
Il est docteur en philosophie et lettres et licencié en théologie. Sa thèse de doctorat porte sur Hippolyte Delehaye. Il est membre de la Société des Bollandistes. Il est membre du Comité de rédaction de la NRT.
Table des matières
1. Gaston Fessard – un prélude à Pax nostra
2. Condamnation du nazisme et du communisme
3. Les Protocoles des Sages de Sion
4. L’invasion de la Chine par le Japon
5. Luigi Sturzo – Politique et théologie morale
6. Le racisme
7. La série « Catholicus »
8. Réactions des supérieurs jésuites de Levie
9. La levée de l’interdiction de lire L’Action française
Extrait de la préface d’Étienne Fouilloux
Le père Bernard Joassart dispose d’un matériau trop souvent disparu ou inaccessible : les lettres de lecteurs mécontents. Le père Levie a en effet conservé l’essentiel du courrier critique de ces années cruciales. Le cardinal von Faulhaber, archevêque de Munich, et le cardinal Van Roey, archevêque de Malines, ne sont pas satisfaits d’interventions de la revue sur les situations allemande et belge. Des jésuites ibériques contestent les crimes nationalistes en Espagne et regrettent que la revue ne suive pas la hiérarchie ecclésiastique espagnole dans son soutien inconditionnel au général Franco. Un catholique autrichien rallié au nazisme s’en prend à don Sturzo et un long feuilleton oppose l’antisémite hollandais Herman de Vries de Heekelingen au père Charles sur les Protocoles des Sages de Sion. Un tel échantillon de lettres prouve combien l’opinion catholique reste divisée sur tous ces sujets brûlants, la « question juive » notamment.