Après avoir exposé dans ses grandes lignes la spéculation de Schelling sur le mal, on examine sa doctrine du gouvernement providentiel du monde, sa critique de la thèse leibnizienne d'un choix divin entre plusieurs mondes possibles et sa conception de l'identité du possible et du réel. Schelling reconnaît que le mal est dépourvu de tout être véritable, mais il tend à le penser comme un moment nécessaire de la révélation divine. Malgré l'insistance du philosophe sur la décision du Créateur et sur une providence minutieuse, sa théorie de la réalisation exhaustive des possibles ne peut qu'amoindrir la gratuité de la Bonté créatrice.