Introduction
Le livre d’Isaïe a fourni à lui seul plus du tiers des cantiques de l’Ancien Testament employés par l’Église dans sa liturgie1. Ils sont aussi divers dans leurs formes et genres littéraires que les psaumes du Psautier, et leur délimitation peut paraître arbitraire, tant la beauté de la poésie isaïenne éclate tout au long des pages du livre. Cette sorte d’immanence du chant au livre n’empêche pas celui qui s’aventure à lire Isaïe dans son entier d’éprouver la récurrence de ces chants et prières qui ponctuent le texte, s’invitent et se mêlent aux paroles prophétiques. Telle est l’expérience qui m’a donné envie de réfléchir à la place des cantiques dans ce livre.
Dans ce dessein, j’ai concentré mon attention sur le chapitre 12, court cantique d’action de grâce qui vient clore la première section du livre (Is 1–12) et fait…