Après la 1re quête du Jésus historique, humain et universel, et la 2e qui insiste (en se fondant sur l’analyse de la Formgeschichte) sur un Jésus historique en rupture avec le judaïsme, la 3e quête se concentre sur le contexte juif galiléen du ier s. Tout en se défendant d’avoir voulu écrire une Vie de Jésus, c’est à ce dernier courant (cf. p. 154) que se rattache Régis Burnet dans cette fine composition d’un itinéraire « typique » de Jésus et de ses rencontres au fil des « heures » d’une journée. En 9 chapitres, le professeur de Louvain-la-Neuve et vulgarisateur de la foi chrétienne remarqué sur la chaîne KTO cueille des péricopes chez les synoptiques (et Jn dans le dernier chap. surtout) et, comme un guide du pèlerin en Terre sainte, donne à son lecteur les éléments clés de contexte historique pour comprendre, ou mieux, pour contempler la personne de Jésus : le repas chez Simon ; la tempête apaisée ; la libération du possédé de Gadara (ou Gerasa) ; le Notre Père (enseigné dans le calme d’une traversée de la mer de Galilée ?) ; les guérisons de Capharnaüm ; les paraboles ; les béatitudes ; l’entretien avec Nicodème. Le récit se termine devant un Jésus qui s’endort sur un toit, occasion de proposer un portrait historique et théologique de celui que l’A. nous a rendu si attachant en quelques pages.

Régis Burnet inaugure de la sorte une nouvelle série « 24 heures de la vie d’un homme illustre » aux P.U.F. L’enjeu est bien de situer ici la personne de Jésus « en son temps » mais aussi selon les interrogations du lecteur des évangiles aujourd’hui. Ainsi on trouve au long du récit des digressions sur les liens familiaux de Jésus, sur le statut des synagogues, sur les maladies endémiques en Galilée et la médecine dans l’Antiquité, sur l’armée romaine, autant d’explications qui défrichent le terrain pour que ne se fourvoie pas le lecteur animé par la foi. Une telle démarche a l’avantage de réduire la recherche du sens historique de l’évangile tout en laissant ouvertes les interprétations possibles. Mais ce qui est remarquable, c’est que B. n’en reste pas aux preambula fidei qu’on attendrait d’un historien « laïc » : il n’hésite pas à offrir son propre commentaire du Pater ou à parler, avec les mots de l’évangile, de ce qui fut le sens même de la vie de Jésus : la foi à laquelle tous ceux qui rencontrent Jésus sont appelés. — A.Ms.

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