L'A. évoque ici son expérience d'aumônière dans un hôpital
psychiatrique. L'accompagnement pastoral que l'Église lui confie se
nourrit de l'Écriture, avec référence constante au Christ
serviteur, souffrant, rédempteur. Respectueuse et discrète
vis-à-vis des équipes soignantes, évitant le double écueil de la
naïveté et de la méfiance systématique, elle voit dans les patients
des personnes, plutôt que des malades: pas question donc de session
de guérison par la prière! Elle ose parler de la folie psychique
comme d'un moyen d'ouverture à l'évangile: la parole biblique se
révèle parfois libératrice pour ceux qui se sentent pourchassés par
des êtres diaboliques. Elle soulève le problème de la culpabilité:
l'aveu soulage le coeur. Elle tente une explication des délires
'religieux'. Elle relève que si la question de Dieu en tant que
Père reste pour beaucoup problématique, la maternité de Marie
n'inquiète pas. Elle illustre ses propos d'exemples concrets,
émaillés de citations: «Tous les matins, pour moi, c'est l'enfer
qui recommence… Les soignants et les malades m'ont renouvelé, ils
m'ont obligé à m'humaniser». - P. Detienne sj