Un colloque interdisciplinaire permet l'ouverture de l'éventail sur
lequel le thème proposé : Altérité et
aliénation sollicite différents points de vue. Ceux-ci se
présentent sous trois approches : de l'aliénation sociale à
l'intersubjectivité ; le féminin à l'épreuve de l'aliénation ;
identité altérité, écriture. Pour commencer, le Système
des objets de Baudrillard rappelle que la
consommation est une des voies majeures de l'aliénation vis-à-vis
de l'objet ! Il faudra examiner aussi combien le système de la
production de ces objets (Marx) et les
soubassements inconscients de ce qui les
fait désirer (Freud) répondent de la violence
sociale et des négativités psychiques inhérentes à toutes les
formes (extérieures et intérieures) d'aliénation. Une lecture
critique de la position de Feuerbach, à propos des formes
d'altérité en jeu dans la constitution des identités
intersubjectives, et sa lecture par Althusser, précisent les
enjeux. Il était nécessaire, alors, d'appeler à la barre des
réflexions féminines, sous l'égide de J. Butler et de son
livre Trouble dans le genre. Trois auteurs sont
étudiés : Marguerite Duras, Sylvie Germain et le bibliste
Pierre-Marie Beaude pour Marie la Passante. Les
attitudes évoquées, altérité et aliénation, sont alors appréhendées
dans les récits de voyageurs, dans l'identité linguistique et à
l'oeuvre en poésie (chez H. Meschonnic). Le Centre
« Écritures, théologies et cultures » nous offre ici encore
plusieurs contributions explorant le territoire de l'identité à
l'épreuve de l'aliénation si l'altérité est niée ou blessée. Qui
blesse l'humain, méconnaît le divin. - J. Burton s.j.