En d'autres termes et à l'encontre de ses devanciers, il ne propose pas tant une étude sur le statut social du ger dans l'ancien Israël, qu'une recherche sémantique sur l'utilisation de ce nom dans l'Ancien Testament. De celle-ci, un double constat s'impose. D'une part, la catégorie de ger décline à la fois l'altérité et l'identité d'Israël, l'accueil de l'étranger et l'expérience historique du peuple s'interprétant mutuellement. D'autre part, l'usage individuel et celui collectif de ger subissent un processus analogue de théologisation. L'individu, qui à l'origine désignait une personne du territoire judéen, en vient à qualifier un membre de la communauté religieuse juive (avec prolongement dans la LXX). Le nom collectif qui renvoyait initialement à la situation spatiale des ancêtres en terre de Canaan finit par permettre à Israël de s'auto-désigner devant Dieu dans sa prière et, à terme, prépare la compréhension de l'existence humaine comme peregrinatio. Ces conclusions s'accompagnent de propositions d'arrière-plans sociologiques et d'hypothèses historico-rédactionnelles, somme toute assez classiques. Il ne me semble pas qu'on soit obligé d'adhérer totalement aux secondes pour reconnaître la validité des premières et, dans tous les cas, apprécier la rigueur et le caractère systématique du traitement des données qui y ont conduit.- D. Luciani.
En d'autres termes et à l'encontre de ses devanciers, il ne propose pas tant une étude sur le statut social du ger dans l'ancien Israël, qu'une recherche sémantique sur l'utilisation de ce nom dans l'Ancien Testament. De celle-ci, un double constat s'impose. D'une part, la catégorie de ger décline à la fois l'altérité et l'identité d'Israël, l'accueil de l'étranger et l'expérience historique du peuple s'interprétant mutuellement. D'autre part, l'usage individuel et celui collectif de ger subissent un processus analogue de théologisation. L'individu, qui à l'origine désignait une personne du territoire judéen, en vient à qualifier un membre de la communauté religieuse juive (avec prolongement dans la LXX). Le nom collectif qui renvoyait initialement à la situation spatiale des ancêtres en terre de Canaan finit par permettre à Israël de s'auto-désigner devant Dieu dans sa prière et, à terme, prépare la compréhension de l'existence humaine comme peregrinatio. Ces conclusions s'accompagnent de propositions d'arrière-plans sociologiques et d'hypothèses historico-rédactionnelles, somme toute assez classiques. Il ne me semble pas qu'on soit obligé d'adhérer totalement aux secondes pour reconnaître la validité des premières et, dans tous les cas, apprécier la rigueur et le caractère systématique du traitement des données qui y ont conduit.- D. Luciani.