An-Denken. Festgabe für Eugen Biser, éd. E. Möde, F. Unger & K.M. Woschitz
Col.Theology - reviewer : Albert Chapelle s.j.
L'étude de Nietzsche «pour le comprendre» (1962) ouvrit Biser, cet enfant du Kaiserstuhl, grièvement blessé sur le front russe en 1943 (Maier, p. 59 ss; Möde, p. 66 ss) à une culture où ni les Églises catholiques et protestantes, ni peut-être non plus l'athéisme (Reisinger, p. 379 ss), ne semblaient plus rencontrer la quête du sens et le sens mystique inscrits en chaque homme et dans la culture allemande d'après le désastre. Biser, face à Auschwitz (Powalla, p. 371), prêche à temps et à contretemps la paternité divine révélée à neuf dans le Crucifié.
La diversité et la richesse des cinquante-cinq contributions expressives du miracle allemand d'après 1945, mais aussi en quête avec Biser de l'avenir spirituel de l'Allemagne interdisent une présentation exhaustive. Le recenseur se permet de relever, de façon peut-être arbitraire, la cordialité des éditeurs, l'humilité et la fermeté chrétienne du chancelier fédéral (p. 49), la signification de la mariologie pour la rencontre avec les autres religions (Bürkle, p. 303), l'hymne à l'espérance du président de la communauté juive de Berlin (Nachana, p. 355s., cite Is 62 et Ez 37), la beauté de la chapelle récemment décorée par Maro (Neuhardt, p. 365), l'étude historique de la brève illusion et du courage héroïque de Gröber, archevêque de Friboug, durant le troisième Reich (Schwalbach, p. 415 ss), l'actualité historique et prophétique des Noces de Magdebourg de Gertrude von le Fort en 1938 (Gabel, p. 489s.), la mission décisive de la mystique chrétienne au temps de Echkart, Tauler et Suso (Kaiser, p. 514s. et Neuser, p. 531s.), l'essai de lecture du poète et romancier autrichien Bernhard, aussi férocement antichrétien que Nietzsche (Schmidinger, p. 569s.).
Cet hommage à Biser honore le catholicisme allemand et le voeu intraduisible de Hölderlin cité en page de couverture, Wer das Tiefste gedacht, liebt das Lebendigste. - A. Chapelle, S.J.